Amis forumeurs, vous ne me tiendrez pas rigueur de reprendre dans cette rubrique, quelques petits textes que j'ai écrit il y a deux ou trois ans sur d'autres forums...
Après tout, ma modeste prose m'appartient. De plus, je n'ai guère changé ma perception des oeuvres dont il sera question...
Voici donc ce que j'écrivais il y a quelques années à propos du "CD à emmener avec soi sur "l'Ile Vierge"...
Je souhaite attirer votre attention sur les "Variations Goldberd" de Bach, en particulier dans l'ultime interprétation de Glenn Gould...(disque Sony, et une fois n'est pas coutume, piano Yamaha et non l'habituel Steinway toujours utilisé par Gould).
J'espère...je souhaite que certains d'entre-vous possèdent cet enregistrement...
On ne présente pas J S BACH. Je me contenterai de vous dire que pour moi, c'est le compositeur qui a tout inventé, ou pour le moins, qui a porté à son apogée toutes les formes de la musique baroque. Citons le Clavier bien Tempéré, l'Art de la Fugue, ses compositions pour orgues, ses cantates religieuses ou profanes, ses oratorios, messes, concertos, suites pour différents instruments dont les admirables suites pour violoncelle...etc...
A travers ces Variations Goldberg, j'espère vous faire bien sûr découvrir un peu plus Bach, mais je souhaite surtout mettre en évidence cette interprétation.
C'est donc le pianiste canadien Glenn Gould qui touche le piano. C'est là son troisième enregistrement de cette oeuvre; il a commencé sa carrière par ces variations, et 26 ans plus tard, il y a mis un terme définitif par ce disque. Il est en effet décédé très peu de temps après cette ultime prise de son. C'est donc là en quelque sorte son testament.
Le début et la fin de sa vie de musicien se confondent, comme le symbole ésotérique du serpent qui se mord la queue, allégorie de l'infini et de l'éternel retour.
Glen Gould s'est en fait totalement identifié à cette oeuvre. Écoutez comme son jeu s'envole librement, et comme cette musique se donne à lui sans la moindre réticence
Portée à son point culminant, la rigueur s'efface derrière la poésie et la polyphonie apparaît ici avec une netteté proprement hallucinante.
Gravité profonde, verve étincelante, mais toujours cette chaleur intimiste. Glenn Gould reconstruit ces Variations dont il n'existe pas à mon sens, de version plus charpentée.
Parfois, dans mes rêveries...je me demande si Gould n'est pas le fantôme, ou la réincarnation de Jean Sébastien BACH....
Mais ...chut...!!! Ne répétez cela à onques...!!!! :ange:
P.S. Je suis un peu "fondu" de cette oeuvre, car j'en possède 17 versions au piano et quatre au clavecin.....Cela non plus, faut pas le répéter....Chut....